Animaux indigènes : quel pays en possède le plus ?

Un territoire couvrant moins de 0,03 % de la surface terrestre concentre près de 6 % de la biodiversité mondiale. Sur ce même espace, plus d’une vingtaine de groupes autochtones maintiennent des pratiques traditionnelles en lien direct avec la gestion des écosystèmes. Le Costa Rica rassemble ces deux singularités.

Des décennies durant, la protection de l’environnement a souvent rimé avec interdits et expulsions, sacrifiant la voix des premiers habitants. Désormais, la donne a changé : conjuguer sauvegarde des écosystèmes et respect des cultures autochtones s’impose comme l’un des grands défis de notre temps.

Le Costa Rica, un écrin de biodiversité parmi les plus riches au monde

Au cœur de l’Amérique centrale, le Costa Rica s’impose comme l’un des sanctuaires naturels les plus impressionnants de la planète. Ce pays, à peine plus vaste que la Suisse, héberge plus de 500 000 espèces. Autrement dit, près de 6 % de la biodiversité mondiale se concentre sur ce fragment de terre, qui ne représente qu’une infime partie de la surface du globe. La vitalité de sa faune, souvent endémique, laisse parfois sans voix les naturalistes aguerris.

Ici, le colibri de mangrove croise la route du légendaire crapaud doré, désormais disparu. Toucans, aras, tatous, agoutis et trois espèces de singes, hurleurs, araignées, capucins à tête blanche, animent les forêts d’une énergie singulière. Les paresseux avancent tranquillement dans la canopée, pendant que le discret jaguarundi arpente les sous-bois. Fourmiliers géants et tapirs, plus furtifs, incarnent la dimension sauvage de ce patrimoine animalier.

Trois sites incarnent à eux seuls cette profusion :

  • Le parc national Corcovado, réputé pour la diversité et la densité de sa faune
  • Le parc international La Amistad, à cheval sur le Panama et le Costa Rica, classé à l’UNESCO
  • Le parc national de Los Quetzales, dernier refuge du célèbre quetzal

Ce qui fait l’originalité du Costa Rica ? Sa capacité à allier protection de la nature et découverte responsable. Les parcs nationaux fonctionnent comme de véritables laboratoires à ciel ouvert, attirant chercheurs et passionnés du monde entier. Ici, la concentration d’animaux indigènes par kilomètre carré tutoie des sommets, propulsant le pays au rang de référence en matière de préservation, d’exploration et de connaissance naturaliste.

Pourquoi ce petit pays concentre-t-il autant d’animaux indigènes ?

Cette densité d’animaux indigènes n’a rien d’anecdotique. Le Costa Rica, membre du cercle restreint des « pays mégadivers », doit cette richesse à un ensemble de circonstances favorables, à la croisée de la géographie, du climat et de l’histoire. Sa position, entre Amérique du Nord et Amérique du Sud, en fait un carrefour biologique : les espèces migrent, s’entremêlent, s’adaptent… et parfois évoluent en de nouveaux endémismes.

Le relief du pays multiplie les habitats : volcans actifs, forêts tropicales humides, mangroves, montagnes escarpées, plaines côtières. Cette mosaïque stimule la spécialisation des espèces et favorise l’apparition de niches écologiques uniques. Plus de 500 000 formes de vie, dont de nombreuses espèces que l’on ne trouve nulle part ailleurs, prospèrent dans ces milieux contrastés. Le climat, variant fortement selon l’altitude et la région, crée un patchwork d’écosystèmes propices à une faune et une flore hors du commun.

Un autre facteur pèse dans la balance : la politique volontariste de sauvegarde de la nature. Depuis les années 1970, le Costa Rica a multiplié la création de parcs nationaux et de réserves : aujourd’hui, plus d’un quart du pays bénéficie de mesures de protection. Ce choix politique, en limitant la déforestation et en préservant les habitats sauvages, a permis à la biodiversité de résister aux pressions qui ravagent ailleurs. Ce modèle inspire, d’ailleurs, bien au-delà de ses frontières.

Peuples autochtones et nature : une relation vivante et inspirante

Les peuples autochtones du Costa Rica, loin d’être de simples habitants, tissent un lien direct et vivant avec leur environnement. Dans les forêts profondes, sur les hauteurs ou le long des rivières, leur présence ne se limite pas à l’occupation du territoire : elle le façonne et le protège. Leur savoir, fruit de générations d’observation, nourrit la préservation de la biodiversité. Chez les Bribri, Cabécar, Boruca, la transmission des gestes et des connaissances s’effectue dès l’enfance, entre apprentissage des cycles naturels et reconnaissance des plantes médicinales ou du comportement animal.

Leur usage de la faune et de la flore ne s’arrête pas à l’exploitation des ressources : il s’inscrit dans une vision globale, où chaque espèce a sa place et son rôle. Prenons l’exemple de l’agriculture traditionnelle : l’agroforesterie et la polyculture, pratiquées depuis des siècles, préservent la fertilité des sols et maintiennent la diversité des espèces cultivées et sauvages. Les femmes jouent un rôle moteur dans la conservation de ces savoirs, maintenant un dialogue permanent avec la forêt luxuriante.

Cette manière d’habiter le territoire, bien différente des logiques de prédation, contribue de façon concrète à la préservation d’une faune exceptionnelle. Les peuples autochtones du Costa Rica participent ainsi, souvent loin des projecteurs, à la sauvegarde de centaines de milliers d’espèces. Leur expérience, aujourd’hui reconnue au niveau national, nourrit de nouvelles stratégies de protection et invite à réconcilier expertise scientifique et traditions ancrées.

Jeune biologiste observant un koala dans la forêt australienne

Préserver la faune et la flore du Costa Rica, un enjeu pour l’avenir

La question de la préservation de la biodiversité costaricienne s’impose désormais sur la scène internationale. Face à la fragmentation croissante des habitats, le pays apparaît comme une réserve vivante : plus de 500 000 espèces, soit près de 5 % de la biodiversité mondiale, sont réunies sur une fraction minuscule de la surface terrestre. Ce constat donne le vertige, mais il rappelle aussi l’urgence d’agir.

Les parcs nationaux emblématiques, Corcovado, La Amistad, Los Quetzales, incarnent cette politique de sauvegarde. Toucans, singes capucins, tapirs, jaguarundis ou encore le colibri de mangrove y trouvent refuge. Les corridors écologiques, reliant ces espaces protégés, permettent aux animaux de circuler, de migrer, de se reproduire. Cette dynamique, observée de près par les chercheurs, fait du Costa Rica un pionnier, dont les choix guident désormais d’autres pays d’Amérique centrale.

L’exemple costaricien ne tient pas seulement à ses lois : il s’appuie sur la mobilisation des habitants et sur l’intégration des savoirs autochtones dans la gestion des territoires. Miser sur l’éducation, la recherche et le tourisme attentif devient la clé pour maintenir cet équilibre fragile. La vigilance s’impose, face à la déforestation rampante, à l’urbanisation galopante ou à la pression du climat. Préserver ce patrimoine, c’est préserver un fragment irremplaçable de la vie sur Terre.

Dans ce petit pays, la nature ne se contente pas de survivre : elle s’invente, s’adapte, résiste. Et si le Costa Rica n’était pas seulement un modèle, mais aussi une promesse ? Celle d’un futur où l’humain, la faune et la flore apprennent enfin à composer, ensemble, leur propre harmonie.

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